A la différence de son projet pyrénéen, Kilian Jornet a annoncé son aventure avant de partir à l’assaut des 4000m des Alpes. Si nous avions découvert, avec une pointe d’émerveillement son parcours des 177 sommets de 3000m dans les Pyrénées, l’aventure Alpine Connections se dessine jour après jour, sommet après sommet, sur les réseaux sociaux et le site de Nnormal.

Un peu comme regarder les Jeux olympiques, nous assistons à l’accomplissement de quelque chose d’inqualifiable. Et tout comme les athlètes olympiens, l’apli-traileur nous fait rêver dans ce qu’il sait faire de mieux, jouer avec les sommets jusqu’à titiller l’extravagance et pointer du doigt les limites du corps humain.

Nous assistons, post après post, à l’avancée de Kilian qui explique son parcours, quantifie son quotidien et nous livre les données de l’aventure. Le geek des données biologiques profite évidemment de ce projet pour récolter un certain nombre de données qu’il analysera ensuite pour continuer à apprendre et peut-être un jour trouver les limites de ce qu’il peut accomplir.

Le chemin parcouru :

Stage 1 / Bernina: ClimbBike
Stage 2 / OberlandClimb
Stage 3 / Oberland: Climb + Bike

Source : Nnormal / Photo : Nick Danielson

Etape 1 : Bernina

Piz Bernina (4048m)

Massif : Alpes orientales

Pays : Suisse

« Nous avons pris un départ matinal avec Philipp brugger pour grimper le Piz Bernina (4048m), le sommet le plus oriental des Alpes à plus de 4000 mètres, situé dans la vallée de l’Engadine en Suisse. Nous avons couru et grimpé 29 km avec 2573 m de dénivelé pour atteindre le sommet en aller-retour, dans de grandes conditions, avant de commencer la première liaison à vélo de l’aventure.« 

Etape 2 : Oberland 1

Lauteraarhorn (4042m) / Schreckhorn (4078m) / Finsteraarhorn (4274m)

Massif : Alpes bernoises

Pays : Suisse

« Après la liaison à vélo depuis mon premier sommet, je suis arrivé dans l’Oberland bernois pour la prochaine partie du projet. La journée a commencé un peu plus tard que prévu en raison du mauvais temps. Bien que les conditions n’étaient pas parfaites, je suis parti pour le Lauteraarhorn (4042m) et le Schreckhorn (4078m), deux sommets reliés par une arête, puis j’ai poussé jusqu’au Finsteraarhorn (4274m), le plus haut sommet de la région des Alpes bernoises.« 

C’était l’une des étapes les plus difficiles jusqu’à présent

Kilian Jornet

Etape 3 : Oberland 2

Gross Grünhorn (4044m) / Hinter Fiescherhorn (4025m) / Gross Fiescherhorn (4049m) / Mönch (4107m) / Jungfrau (4158m) / Aletschhorn (4193m)

Massif : Alpes bernoises

Pays : Suisse

« C’était l’une des étapes les plus difficiles jusqu’à présent, avec la plus longue montée continue du projet à ce jour. J’ai commencé depuis le refuge de Finsteraarhorn après seulement quelques heures de sommeil et j’ai réussi à traverser six sommets de plus de 4000 mètres. C’était une longue journée de 99 kilomètres avec 7890 mètres de dénivelé, atteignant le Gross Grünhorn, le Hinter Fiescherhorn, le Gross Fiescherhorn, le Mönch, la Jungfrau, et enfin une longue étape jusqu’à l’Aletschhorn. L’ensemble de l’effort a pris 32 heures et 30 minutes. »

Stage 4 / Weissmies: ClimbBike
Stage 5 / Valais 1Climb
Stage 6 / Valais 2: Climb
Stage 7 / Valais 3Climb

Etape 4 : Weissmies

Lagginhorn (4010m) / Weissmies (4017m)

Massif : Alpes valaisannes

Pays : Suisse

« Étape 4 du projet de grimper autant de sommets de plus de 4000 mètres dans les Alpes que possible, en utilisant uniquement mes pieds ou mon vélo pour les relier. Après une bonne nuit de repos, j’étais super content de partager cette ascension avec mon ami et talentueux alpiniste Matheo Jacquemoud. Nous sommes partis à 3h30 du matin pour atteindre le Lagginhorn (4010m) par son arête sud, et le Weissmies (4017m), en une poussée de 8 heures qui nous a emmenés sur 30 kilomètres et 3381 mètres de dénivelé en montagne. »

Douze sommets de plus de 4000m en 75 heures et 59 minutes. « Il est temps de recharger les batteries littéralement et métaphoriquement« 

***

« Tandis que je repousse mes limites en tant qu’être humain, je vois les limites de la nature. »
Kilian Jornet

Etape 5 : Valais 1

Dürrenhorn (4034m) / Hohberghorn (4218m) / Stecknadelhorn (4239m) / Nadelhorn (4327m)

Massif : Alpes valaisannes

Pays : Suisse

« Comme il avait plu (et neigé sur les sommets) tout l’après-midi et la nuit précédente, je suis parti seul à 6h15 du matin et j’ai eu une autre journée relativement ‘courte’ (8h40) de grimpe pour tirer le meilleur parti des conditions. Je suis habitué à ce temps ‘norvégien’ qui me rappelle la maison, donc j’ai réussi à atteindre le sommet du Dürrenhorn (4034m), du Hohberghorn (4218m), du Stecknadelhorn (4239m) et du Nadelhorn (4327m). Sur le chemin du retour, je me suis arrêté pour prendre de la nourriture à la Mischabelhütte et j’ai couru jusqu’à la vallée. Au total, 23 kilomètres et 3246 mètres de dénivelé pour 4 sommets de plus, portant le total à 16 sommets de plus de 4000 mètres depuis le début de l’aventure. L’étape 5 est terminée, le temps s’améliore et j’ai hâte de voir ce que je peux faire dans les jours à venir !« 

Etape 6 : Valais 2

Lenzspitze (4294m) / Dom (4545m) / Täschhorn (4491m) / Alphubel (4206m) / Allalinhorn (4027m) / Rimpfischhorn (4199m) / Stalhhorn (4190m)

Massif : Alpes valaisannes

Pays : Suisse

« L’étape 6 du projet Alpine Connections, visant à relier autant de sommets de plus de 4000 mètres dans les Alpes que possible, a commencé à 6h20 du matin depuis Saas-Fee. J’ai commencé l’ascension avec Mathéo Jacquemoud, en reliant les magnifiques sommets du groupe Mischabel : Lenzspitze (4294m), Dom (4545m) et Täschhorn (4491m), avant d’être rejoint à midi par Genis Zapater pour Alphubel (4206m), Allalinhorn (4027m), Rimpfischhorn (4199m) et finalement Stalhhorn (4190m), terminant la longue journée dans le refuge Monte Rosa pour un repos bien mérité. C’était formidable de voir le soleil, d’être en bonne compagnie et d’ajouter une belle journée en montagne à l’aventure après avoir affronté des conditions météorologiques incertaines pendant un certain temps. Au total, l’étape 6 a duré plus de 21 heures, avec presque 48 kilomètres et plus de 6000 mètres de dénivelé, ajoutant 7 sommets au projet, pour un total de 23 sommets de plus de 4000 mètres gravis jusqu’à présent. Si tout se passe selon le plan, la prochaine étape devrait être intéressante !« 

***

The Mental Game

« The Mental Game » est le nom de l’épisode 2 des mini-vidéos que Kilian et son équipe partagent régulièrement durant l’aventure Alpine Connections. Il revient sur l’exploration des limites non pas physiologiques mais psychologiques.

« Physiquement tu peux avancer en mode automatique, mais ton cerveau lui doit rester concentré »

La survenance des hallucinations en ultratrail et encore plus sur des courses ou projets comme celui-ci qui imposent au corps et à l’esprit une charge extrême n’est pas rare. Cette question a notamment été abordée dans l’article « Courir jusqu’à halluciner, quand la privation de sommeil vient tout bousculer dans nos cerveaux« .

***

Etape 7 : Valais 3

Nordend (4609m) / Dufourspitze (4634m) / Zumsteinspitze (4563m) / Signalkuppe (4554m) / Pointe Parrot (4432m) / Ludswighöhe (4382m) / Corno Nero (4322m) / Pyramide Vincent (4215m) / Punta Giordani (4046m) / Lyskamm E (4527m) / Lyskamm W (4479m) / Castor (4228m) / Pollux (4092m) / Roccia Nera (4075m) / Breithorn (pointe 4106m) / Breithorn E (4139m) / Breithorn central (4159m) / Breithorn W (4164m)

Massif : Alpes valaisannes

Pays : Suisse

« Après 3 heures de repos au refuge Monte Rosa, je suis parti seul à 7 heures du matin pour l’une des plus grandes journées du projet, avec 18 sommets de plus de 4000 mètres gravis en une seule journée. Cette traversée, connue sous le nom de Spaghetti Tour, m’a conduit à travers le Nordend, le Dufourspitze, le Zumsteinspitze, la Signalkuppe, la Pointe Parrot, la Ludswighöhe, le Corno Nero, la Pyramide Vincent, la Punta Giordani, le Lyskamm E, le Lyskamm W, le Castor, le Pollux, la Roccia Nera, le Breithorn (pointe 4106m), le Breithorn E, le Breithorn central et enfin le Breithorn W. Les conditions météorologiques étaient bonnes pendant la journée, mais la neige chaude et molle m’a ralenti plus que je ne l’avais initialement pensé, ce qui m’a fait lutter avec une bonne hydratation et alimentation. La fumée des incendies en Amérique du Nord était clairement visible dans le ciel, créant une atmosphère étrange par moments. Heureusement, la super lune a permis une bonne visibilité la nuit, et j’ai réussi à terminer l’étape en 17h45, arrivant au refuge Hörnlihütte vers 1 heure du matin pour un festin d’œufs, de soupe, de quinoa, de tortilla, de brocoli, de petits pois et de gâteau avant de m’effondrer. J’ai maintenant gravi un total de 41 sommets de plus de 4000 mètres depuis le début du projet Alpine Connections !« 

Stage 8 / Valais 4: Climb
Stage 9 / Valais 5Climb
Stage 10 / Valais 6Bike + Climb
Stage 11 / TransitionBike + Trail

Etape 8 : Valais 4

Matterhorn (4478m) / Dent d’Hérens (4173m) / Dent Blanche (4358m)

Massif : Alpes valaisannes Pays : Suisse Commentaire : « Après un peu de repos au refuge Hörnlihütte, cette nouvelle étape a commencé immédiatement avec une ascension emblématique, le Matterhorn (4478m), que j’avais gravi par sa face nord la dernière fois que j’étais venu ici (mais bien sûr, ce n’était pas au menu aujourd’hui !), et en 2h52min02 depuis le côté italien en 2013. Nous avons été accueillis par un magnifique lever de soleil lorsque je suis parti vers 7 heures du matin. J’ai été rejoint par @matheo_jacquemoud pour la Dent d’Hérens (4173m), puis @geniszapater nous a rejoints pour la longue marche jusqu’à la Dent Blanche (4358m) et la descente vers le refuge Schönbielhütte. Une autre longue journée de plus de 18 heures est dans la poche, et 3 sommets de plus ont été gravis aujourd’hui. Cela porte le total à 44 sommets de plus de 4000 mètres depuis le début du projet Alpine Connections. »

« Après 30 heures là-bas, on cesse de se sentir humain. Le temps se brouille, et mon cerveau est ailleurs. »

Kilian Jornet

Etape 9 : Valais 5

Ober Gabelhorn (4064m) / Zinalrothorn (4221m) / Weisshorn (4506m) / Bishorn (4151m)

Massif : Alpes valaisannes

Pays : Suisse

« Nous ne sommes restés que deux heures au refuge Schönbielhütte, et nous sommes partis vers Zinal avec Matheo Jacquemoud à 5h30 du matin, pour ce qui était peut-être l’étape la plus spéciale du projet pour moi. Cela a clôturé un cycle de journées difficiles dans le Valais qui m’ont laissé assez fatigué, car j’ai grimpé en moyenne 19 heures par jour pendant quatre jours consécutifs. Mais c’était aussi l’une des plus belles, dans une région très sauvage qui nécessite beaucoup de prises de décision et de difficultés de navigation. Pendant l’ascension, j’ai eu la chance de voir un spectre de Brocken, un phénomène de réflexion magnifique. Attraper le coucher de soleil sur le Weisshorn, une grande, technique et exigeante ascension mais aussi l’une des montagnes les plus esthétiques des Alpes à mon avis, était vraiment spécial pour moi et peut-être l’un des meilleurs moments de ma vie. La fatigue avait disparu et je me sentais parfaitement dans l’instant. Au total, j’ai atteint le sommet de l’Ober Gabelhorn (4064m) avec Matheo, puis le Zinalrothorn (4221m), le Weisshorn (4506m) et le Bishorn (4151m) seul, en une nouvelle poussée de 18h31. Heureusement, mon équipe et ma mère m’attendaient pour remonter le moral à Zinal, un autre endroit très spécial pour moi en raison de notre histoire partagée. J’ai maintenant gravi 48 sommets de plus de 4000 mètres depuis mon départ du Piz Bernina.« 

Etape 10 : La traversée du Grand Combin

Grand Combin (4314m) / Combin de Valsorey (4184m) / Combin de la Tsessette (4141m)

Massif : Alpes valaisannes

Pays : Suisse

« J’ai commencé la journée par une sortie à vélo de 110 kilomètres de Zinal à Bourg Saint-Pierre, ce qui m’a pris la majeure partie de la matinée. J’étais heureux de retrouver Alan Tissieres pour l’ascension du Grand Combin. Nous avons couru ensemble en ski de montagne il y a très longtemps. Maintenant, il est guide de montagne et c’était agréable de partager quelques sommets avec lui ! Le Grand Combin était en fait plus technique que je ne l’avais prévu. C’était une très belle ascension, mais c’est une montagne dangereuse car il y a beaucoup de chutes de pierres et il n’est pas toujours facile de naviguer, donc j’étais content de ne pas être seul. Nous avons commencé vers le Combin de Valsorey au coucher du soleil et avons grimpé toute la nuit sur le glacier jusqu’au Grand Combin et au Combin de la Tsessette, les 49e, 50e et 51e sommets de mon projet Alpine Connections. Après un peu plus de 9 heures d’ascension, nous étions de retour à Bourg Saint-Pierre vers 2h30 du matin. La prochaine étape devrait être une étape de transition, car je quitte la Suisse pour la prochaine partie du voyage.« 

***

Cobaye

Kilian Jornet n’a pas, pour le moment, mentionné de record concernant ce défi actuel. Au lieu de cela, il se concentre sur le fait de « se tester lui-même« . Même cela est un euphémisme, venant de l’extraterrestre Kilian Jornet. Le geek Jornet surveille constamment ses signes vitaux et ses données métaboliques, qu’il prévoit de partager avec la communauté scientifique.

Après plus de 40 sommets, son équipe partageait sur son blog que « les demandes énergétiques continues dues à un déficit calorique et au stress systémique, combinées à un effort physique constant, commencent à provoquer des changements fréquents dans les sensations et les perceptions« . Toujours selon son équipe « analyser la réponse de Kilian à ce défi extrême pourrait être révolutionnaire pour la science, en éclairant les limites physiologiques du corps humain« . « Le seuil d’impact sera crucial pour comprendre comment le stress systémique affecte la capacité cognitive.« 

***

Etape 11 : Transition à vélo :

« Après la traversée des Combins, je suis arrivé à 2 heures du matin à Bourg-Saint-Pierre, j’ai dormi 4 heures et je suis parti pour une journée facile, en commençant par faire du vélo sur environ 30 km jusqu’à La Fouly. En chemin, j’ai rencontré Jules-Henri Gabioud, quelqu’un que je connais des courses et du ski de montagne, qui m’a rejoint pour la balade et m’a parlé d’un raccourci pour aller à Val Ferret. Les Alpes sont un grand endroit, mais d’une manière ou d’une autre, je continue de croiser des gens que je connais ! J’ai fait une belle course facile dans la chaleur jusqu’à Val Ferret. Là-bas, le temps était mauvais, alors j’ai pris la première véritable journée de repos complète du projet. J’ai essayé de manger, de boire beaucoup, de soigner la peau de mes mains et de mes pieds et de me préparer pour la prochaine longue et technique poussée du projet Alpine Connections. »

Etape 12 : Grandes Jorasses

Pointe Walker (4208m) / Pointe Whymper (4184m) / Pointe Croz (4110m) / Pointe Elena (4072m) / Pointe Margherita (4065m) / Dôme de Rochefort (4015m) / Aiguille de Rochefort (4001m) / Dent du Géant (4013m)

Massif : Mont-Blanc

Pays : Italie – France

« Je suis parti à minuit de notre camping à Courmayeur, me sentant en forme et reposé, pour commencer l’ascension des Grandes Jorasses avec une équipe formidable : Matheo Jacquemoud, Michel Lanne et Bastien Lardat. Même si c’était le milieu de la nuit, tout le monde était super heureux d’être là et de commencer la journée en bonne compagnie ! Ils connaissent tous bien la région et j’étais content de les avoir pour les ascensions plus techniques de la journée, car les conditions peuvent devenir un peu délicates dans cette partie des Alpes. Nous avons atteint le sommet de l’arête des Grandes Jorasses (Pointe Walker, Pointe Whymper, Pointe Croz, Pointe Elena, Pointe Margherita), puis le Dôme de Rochefort, l’Aiguille de Rochefort et enfin la Dent du Géant, avant de faire une pause au Rifugio Torino. Après cela, j’ai quitté l’équipe pour continuer seul jusqu’au Refuge du Couvercle, où je suis arrivé 18h22 plus tard après avoir commencé l’ascension. Avec 28 kilomètres et 4200 mètres de dénivelé pour aujourd’hui, j’ai maintenant gravi 8 sommets de plus de 4000 mètres, portant le total à 59 depuis le début du projet Alpine Connections.« 

***

Sections aériennes

Enchainer les sommets de 4000m suppose des traversées « aériennes » comme celle des Grandes Jorasses. Ce mythe vu de loin se présente comme une muraille jonchée de plusieurs pointes culminant à plus de 4000m. C’est le cas notamment des plus connues que sont les pointes Walker et Whymper, les deux éperons les plus à gauche.

Et sur ces parties aériennes, il faut le dire, le talent d’alpiniste de Kilian Jornet peut s’exprimer sans limite.

***

Etape 13 : Mont Blanc 1

Aiguille Verte (4122m) / Grande Rocheuse (4101m) / Aiguille du Jardin (4020m) / Les Droites (4000m)

Massif : Mont-Blanc

Pays : France

« Partant à 4h du matin du Refuge du Couvercle, j’ai gravi l’Aiguille Verte, la Grande Rocheuse, l’Aiguille du Jardin et Les Droites en une poussée de 17 heures pour 24 kilomètres et 3470 mètres de dénivelé dans une ascension assez technique. Cela porte le total à 63 sommets jusqu’à présent dans le projet Alpine Connections. J’étais heureux de rejoindre l’équipe, les amis et la famille au Rifugio Torino pour débriefer une si grande journée et commencer à planifier le reste de l’aventure.« 

Etape 14 : Mont Blanc 2

Corne du Diable (4099m) / Pointe Chaubert (4074m) / Pointe Médiane (4097m) / Pointe Carmen (4109m) / L’Isolée (4114m) / Mont Blanc du Tacul (4248m) / Mont Maudit (4465m) / Mont Blanc (4808m) / Dôme du Goûter (4304m) / Aiguille de Bionassay (4052m) / Monte Bianco de Courmayeur (4748m) / Picco Luigi Amadeo (4469m) / Mont Brouillard (4069m) / Punta Baretti (4013m) / Grand Pilier d’Angle (4243m) / Aiguille Blanche de Peuterey (4112m)

Massif : Mont-Blanc

Pays : France / Italie

« Nous avons commencé la journée à 4h45 avec Matheo Jacquemoud et Noa Barrau sur l’arête du Diable, l’une des plus belles escalades rocheuses que j’ai jamais faites, à la fois très technique et esthétique. Cela nous a conduits à travers la Corne du Diable, la Pointe Chaubert, la Pointe Médiane, la Pointe Carmen et L’Isolée. Nous avons ensuite poussé vers le Mont Blanc avec les sommets du Mont Blanc du Tacul, du Mont Maudit, du Mont Blanc, du Dôme du Goûter et de l’Aiguille de Bionassay, où Matheo et Noa m’ont quitté. J’ai continué seul, suis retourné au sommet du Mont Blanc une deuxième fois sur le chemin du retour, puis suis descendu par l’arête Brouillard (Monte Bianco de Courmayeur, Picco Luigi Amadeo, Mont Brouillard et Punta Baretti) avec un coucher de soleil magnifique en arrière-plan, un moment que je n’oublierai jamais. Cela m’a pris environ 20 heures au total. Je me suis arrêté au bivouac Eccles pendant environ 4 heures, attendant de meilleures conditions, avant de grimper quelques sections techniques au Grand Pilier d’Angle et à l’Aiguille Blanche de Peuterey. Une très grande journée, avec 16 nouveaux sommets de plus de 4000 mètres, presque 41 kilomètres avec 5000 mètres de dénivelé, en 29 heures et 25 minutes (sans compter les 4 heures de sommeil à Eccles). Dans l’après-midi, je suis arrivé au Camping La Sorgente, propriété de Matteo Pellin qui m’a beaucoup aidé avec ses connaissances de la région et en préparant de bons repas pour nous. Cela porte le total à 79 sommets gravis dans le projet Alpine Connections. Voyons ce que les prochains jours nous réservent !  »

Etape 15 : Gran Paradiso

Gran Paradiso (4061m)

Massif : Alpes grées

Pays : Italie

« Je suis parti tôt le matin avec Matheo Jacquemoud et Vivian Bruchez, un ami de longue date avec qui j’ai partagé de nombreuses expéditions et skié certains des couloirs emblématiques des montagnes que je traverse maintenant dans ce projet. Après la section à vélo, Vivian, en récupération d’une blessure, est parti, et nous avons été rejoints par le traileur Henri Aymonod et la championne du monde de ski-alpinisme Emily Harro. Ensemble, nous avons gravi le 80e sommet de plus de 4000 mètres de ce voyage en seulement 4 heures. Le Gran Paradiso est définitivement moins technique que les sections que j’ai rencontrées dans le massif du Mont-Blanc lors des dernières étapes, ce qui a permis une ascension et une descente rapides. De retour de l’ascension, j’ai couru 21 km pour traverser à nouveau en France et me reposer à Val d’Isère, me préparant pour ce qui pourrait être la dernière étape du projet Alpine Connections…« 

***

Etape 16 – Finale

Dôme et Barre des Écrins (4015m)

Massif : Ecrins

Pays : France

« 19 jours après avoir commencé sur le Piz Bernina, mon rêve de gravir les 82 sommets de plus de 4000 mètres des Alpes en utilisant uniquement la force humaine pour les relier est devenu réalité sur le Dôme et la Barre des Écrins, les plus occidentaux de tous. Sans aucun doute, cela a été la chose la plus difficile que j’ai jamais faite de ma vie, mentalement, physiquement et techniquement, mais aussi peut-être la plus belle. Il est difficile de traiter toutes mes émotions en ce moment, mais ce voyage est quelque chose que je n’oublierai jamais. Je veux encore remercier toutes les personnes qui m’ont soutenu ou grimpé avec moi tout au long de ce projet. Il est temps de se reposer un peu maintenant !« 

2 réponses à « Alpine Connections, le suivi de l’aventure Jornet »

  1. . Bon courage pour la journée suivante et n’oublie pas : l’exploit c’est vivre pour vivre-d’instant en instant – il n’y a pas d’autre réalité que l’instant présent vécu et assumé dans toute et sa seule réalité . Que ce soit de corps d’âme ou d’esprit.. Hier n’existe plus demain n’existe pas..seul existe l’instant . Pas après pas -geste après geste vécu intégralement dans toute et sa seule réalité (qu’elle soit à la joie ou à la douleur – à la facilité ou à l’extrême difficulté) ainsi il n’y aura aucun parasitage du mental et tjrs le bon choix dans la situation présente… Merci

    J’aime

Répondre à Alpine Connections, l’exploit signé Kilian Jornet. – Carnet de trail Annuler la réponse.

Tendances