Luca Papi, un nom bien connu dans le monde de l’ultratrail et même de l’ultra-ultratrail. Cet athlète hors pair se distingue par une capacité certaine à parcourir des distances incroyables et à enchaîner les courses avec une facilité déconcertante. Mais qu’est-ce qui le motive à se lancer dans de telles aventures ?

Pour Luca Papi, l’ultratrail, c’est avant tout une question de personnalité. « C’est ce qui me correspond le mieux, c’est venu tout seul : plus ça dure mieux je me porte, et surtout ça me plaît« , confie-t-il. Au-delà de cette appétence pour la solitude l’ultratrail c’est aussi une question de mental et de gestion de la souffrance. Cet aspect-là est peut-être un des plus difficile de cette discipline bien particulière et tout devient plus facile quand courir est à la fois un plaisir et un mode de vie. Luca enchaîne les kilomètres, il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux pour se rendre compte de ses semaines et des retours de travail à base de 60km.

C’est dans ces moments que le mental doit prendre le relais pour tromper la fatigue et oublier l’ennui. Mais que se passe-t-il dans la tête de Luca Papi pendant toutes ces heures de course ? « Je pense à tout et rien à la fois, c’est compliqué… il n’y a pas vraiment de moments difficiles, c’est la vie: c’est toujours du bonheur…« , répond-il. Pour lui, la course est un moment de liberté, où l’esprit peut vagabonder à sa guise. Malgré tout, il ne faut pas dénier les capacités physique du coureur. S’engager sur de l’ultra-distance c’est un mélange, un co-construction du corps et de l’esprit : « Disons que dans la première moitié c’est dans les jambes et dans la seconde la tête. Le passage des jambes à la tête doit évidemment intervenir le plus tard possible. Cela signifie qu’en plus d’être mentalement prêt, vous avez atteint un niveau d’entraînement et de condition physique adéquat. »

Luca Papi ne se contente pas des kilomètres en courses officielles, il se lance également régulièrement dans des projets « off », des traversées de très longues distances, souvent accompagné. Pour lui, ces projets sont avant tout des moments de plaisir et de partage. Des moments hors du temps.

« J’aime courir que ce soit en ‘off’ ou pas, les ‘off’ ce sont de magnifiques balades, parfois des moments entre amis ou des moments pour réfléchir« 

Luca Papi

Alors que certains athlètes se limitent à 2 ou 3 ultras par an, Luca Papi enchaîne les courses. Comment l’explique-t-il ? « Je fais 2-3 ultras par an, parfois 4, le reste ça reste de la préparation : difficile d’organiser un training de 170 ou 300km seul, du coup les courses sont parfaites pour ça« . Pour lui, chaque course est une étape de préparation pour la suivante.

Echanger avec Luca Papi permet de se rendre compte que la course à pied et peut-être surtout l’ultratrail est à la fois un jeu et une aventure et que ces deux éléments ne peuvent être dissociés. Il est vrai qu’il est plus facile de jouer avec les kilomètres avec la capacité physique de Luca Papi, mais justement, malgré cette résistance hors norme, Luca continue de voir ses sorties ou ses compétitions comme des jeux.

Luca est multiple vainqueur du TOR version Géants (330km) et version Glaciers (450km). Malgré cela, et malgré un palmarès et une image à défendre Luca aborde cette course avec philosophie. « Même si je l’ai gagné deux fois, je considère toujours que c’est plus une expérience humaine qu’une course. Je pense honnêtement que je n’aborderai jamais TOR avec l’approche d’une course. On ne court pas contre les autres, seulement contre soi-même. »

Cette philosophie c’est aussi de savoir lâcher prise et en 2023 il nous l’a encore montré. Cette l’édition 2023 il s’est engagé de manière un peu particulière, avec un avion qui pouvait lui faire rater la fin de la course. « Je n’avais pas vraiment le choix, c’était soit prendre cet avion et participer aux tests qui ont fixé le reste de ma vie professionnelle jusqu’à la retraite… soit finir ma course et voilà… le choix a été vite fait…« , explique-t-il. Aujourd’hui le voilà engagé chez les sapeurs pompiers, une nouvelle carrière mais évidemment sans délaisser la course à pied.

En 2024, Luca Papi a de nombreux projets pour nous faire encore rêver : le Swisspeaks 660 – nouveau format du fameux événement, le TOR, le 360 the challenge aux Canaries… « mais avant tout je vais attendre mon planning qui arrive fin mars« . Une chose est sûre, Luca Papi continuera à nous impressionner par ses performances et sa détermination.

Une réponse à « Luca Papi, l’ultratrail comme art de vivre »

  1. […] j’ai vu que c’était l’ouverture de ce trail historique, avec Luca Papi, Sébastien Raichon, etc. Je me suis dit qu’il ne fallait pas louper […]

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