Depuis ses débuts énigmatiques en 1986, la Barkley Marathons, une course d’ultra-trail extrême, a attiré des coureurs intrépides cherchant à défier les limites de l’endurance. L’histoire de la Barkley est également marquée par une rareté saisissante : les finishers. Voici un regard rétrospectif (et partiel) sur quelques triomphateurs, ou presque, exceptionnels.

Le premier des finisseurs c’est Mark Williams. En 1995, le britanique inscrit son nom dans l’histoire de la Barkley en devenant le premier à franchir les cinq tours de cette course mythique. L’année précédente, Tom Possert, qui avait déjà réussi trois tours, avait quitté la compétition convaincu qu’il était impossible de terminer les cinq tours dans le temps imparti.

Il fallait bien un anglais pour réussir à faire ce que les américains ne finissent pas

Lazarus Lake

En 2001, David Horton et Blake Wood réalisent ensemble un exploit remarquable en bouclant presque intégralement les cinq tours de la Barkley côte-à-côte. Bien que touchant la barrière jaune une seconde avant, Horton laisse volontairement Wood passer en premier, faisant de ce dernier le premier Américain à vaincre la Barkley. Cette édition marquera un tournant puisque les règles seront modifiées, interdisant désormais à deux coureurs de terminer ensemble le dernier tour.

En 2004, Mike Tilden et Jim Nelson respectent cette nouvelle règle en se séparant dès le début du cinquième tour. Malgré cela, ils terminent tous les deux à seulement trois minutes d’écart.

En 2003, Ted Keizer profite de règles plus souples sur les repérages pour explorer le parc dix jours avant le départ, lui permettant de localiser tous les livres cachés, anticipant ainsi le parcours.

En 2009, après dix tentatives, Andrew Thompson devient finisseur, le coureur ayant échoué le plus de fois avant de réussir.

En 2011, un feu de forêt oblige Brett Maune à modifier son parcours pendant son cinquième tour, mais cela ne l’empêche pas de terminer la course.

En 2012, pour la première fois, trois coureurs franchissent la ligne d’arrivée : Brett Maune, Jared Campbell et John Fegyveresi, établissant ainsi un nouveau record. Cette performance sera répétée en 2023 par Aurélien Sanchez, John Kelly et Karel Sabbe. En 2023, d’ailleurs, un randonneur ramasse accidentellement l’un des livres de la course, pensant que la compétition était terminée. Bien que Aurélien Sanchez ne puisse pas récupérer la page du livre manquant, il termine le tour et apprend à l’arrivée que sa performance est validée, devenant ainsi finisseur.

Sur une note moins joyeuse, Jim Nelson, finisseur en 2004, est décédé après une chute en montagne en 2014. Tous les autres finisseurs sont encore en vie.

Gary Robbins, bien que n’ayant pas officiellement terminé la Barkley, mérite une mention spéciale. En 2017, il a été « presque finisseur », manquant de quelques secondes la limite de temps lors de sa dernière boucle. Son acharnement et sa détermination ont laissé une impression durable. Si vous ne connaissez pas son incroyable voyage en terre de Frozen Head, il faut voir le magnifique documentaire “Where dreams go to die”

La liste des finisseurs de la Barkley reste courte et chaque nom gravé dans l’histoire de l’ultra-trail. Chaque triomphe sur ce parcours infâme ajoute une couche à la légende déjà épaisse de la Barkley. Alors que de nouveaux défis se profilent, ces finisseurs demeurent des légendes vivantes, rappelant à tous que l’impossible peut être conquis, même dans les forêts impitoyables du Tennessee.

2 réponses à « Épisode 2 : La Barkley, hommage aux rares finisseurs »

  1. […] pour son parcours éprouvant et son taux d’abandon élevé; depuis sa création en 1986, seulement dix-sept coureurs ont réussi à terminer la course dans le temps imparti, soit moins de 2 % sur les environ 800 qui ont pris le départ. Parmi eux, aucune femme n’a […]

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  2. […] 1986 à 2022, seules 15 personnes différentes avaient achevé les cinq boucles brutales de 20 miles dans le temps restreint de 60 heures […]

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