La Yukon Arctic Ultra est une course d’endurance extrême qui se déroule chaque année au début du mois de février à Whitehorse, au Yukon, province du Canada. Cette course peu connue du grand public attire des athlètes du monde entier prêt.e.s à affronter des conditions extrêmes, avec des températures pouvant descendre jusqu’à -50°C, sans compter le refroidissement éolien. Après une première victoire française en 2019, aujourd’hui c’est Mathieu Blanchard qui s’impose au terme de 645km de course glacée.

Le froid c’est comme un prédateur, si on s’arrête on meurt.

Une course d’exception

La Yukon Arctic Ultra c’est plusieurs formats : 100, 300, et 430 miles (161, 483, et 692 kilomètres). La course suit le parcours de la Yukon Quest, une célèbre course de chiens de traîneau, et traverse des paysages sauvages et isolés. Les concurrents doivent être autonomes, transportant tout leur équipement et leurs provisions, et faire face à des conditions de froid intense et de solitude extrême.

Le froid est si intense qu’il faut limiter les arrêts et les anticiper : « Quand il fallait que je prenne quelque chose dans ma pulka, ma gourde ou autre chose, je visualisais la manipulation en amont pour que mon arrêt dure le moins longtemps possible car si on s’arrête trop longtemps le froid vous rattrape » raconte Mathieu Blanchard.

La pulka : un outil indispensable

Pour faire face à ces défis, les athlètes doivent gérer un élément crucial : la pulka. La pulka c’est ce traîneau tiré par les participant.e.s, contenant tout le matériel nécessaire pour survivre dans ces conditions extrêmes. Elle est essentielle pour transporter l’équipement, la nourriture, les vêtements, et le matériel de couchage. La gestion de la pulka est une compétence en soi, car elle doit être correctement équilibrée et organisée pour éviter de ralentir le coureur ou de causer des blessures.

Les athlètes doivent apprendre à tirer la pulka efficacement sur différents types de terrains, qu’il s’agisse de neige profonde, de glace, ou de sentiers accidentés. La pulka devient une extension de l’athlète, et sa gestion est un facteur déterminant de la réussite dans cette course.

Mathieu Blanchard : une histoire de résilience

Parmi les participants notables de cette année, Mathieu Blanchard, ultra-traileur de renom et qui s’est distingué par des performances exceptionnelles. Après sa victoire sur la Diagonale, Mathieu s’est aventuré dans un autre monde ; après la jungle la glace.

Cette glace et ce froid justement lui ont causé de nombreux problèmes.

Après plusieurs jours de course, Mathieu Blanchard, toujours aux avant-postes, a informé souffrir de problèmes pulmonaires. « Avec cette nuit glaciale mes poumons se sont bloqués, a-t-il écrit sur son compte Instagram. J’ai la sensation de ne plus pouvoir respirer correctement, comme si je n’avais que 1/4 de ma capacité, impossible de faire trois pas sans être extrêmement essoufflé ! Très dangereux quand tu comptes sur le mouvement pour survivre à -40°. Je m’inquiète. » Malgré ces difficultés, Mathieu a réussi à reprendre une respiration à peu près normale après s’être reposé et avoir consulté un médecin sur place. Mais après avoir surmonté ce sérieux problème pulmonaire et après un long arrêt forcé, Mathieu Blanchard a repris son chemin plus décidé que jamais à aller jusqu’au bout de cette Yukon Arctic Ultra. En tête parmi les coureurs, il réussi à maintenir un écart, même si de plus en plus réduit, avec son principal concurrent Guillaume Grima.

L’aventurier Loury Lag, avec qui Mathieu a réalisé le tour de l’Œil du Québec sur 250 kilomètres, à quant à lui, a dû abandonner en raison de gelures sévères aux pieds.

3%. C’est le taux moyen de réussite de cette course et l’année 2025 ne fera certainement pas mentir les chiffres.

La Yukon Arctic Ultra représente le summum du défi pour les athlètes d’endurance. Avec des conditions extrêmes et un parcours exigeant, elle met à l’épreuve non seulement la force physique mais aussi la résilience mentale des participants. Une quête incessante de dépassement de soi et d’exploration des limites humaines ; c’est ce que cette épreuve promet et promeut, et c’est ce que Mathieu Blanchard et les autres concurrent.e.s ont évidemment trouvé.

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