Marco Olmo, né le 8 octobre 1948 dans le petit village alpin de Robilante en Italie, est une légende de l’ultra-trail, connu pour ses victoires spectaculaires à un âge où la plupart des athlètes prennent leur retraite. Mais ce qui distingue Marco Olmo, au-delà de ses exploits sportifs, c’est sa philosophie de vie unique, une vision où le dépassement de soi, la simplicité et la connexion avec la nature occupent une place centrale.
« Courir, c’est vivre »
Pour Marco Olmo, la course à pied n’est pas qu’un sport ; c’est une forme de rébellion et de libération. Ayant grandi dans une famille modeste dans les montagnes, il a connu les durs travaux agricoles et la monotonie du travail en usine. Ces expériences, marquées par une sensation d’enfermement, l’ont poussé à chercher une échappatoire. C’est dans la course à pied, avec ses horizons infinis et ses chemins imprévisibles, qu’il a trouvé cette liberté.
« Dans la vie, je suis vaincu, je suis né pauvre et je suis encore pauvre. Je cours pour me refaire. Je cours par vengeance »

Dans ses interviews, Olmo compare souvent la course à un acte de méditation. Chaque foulée devient une manière d’entrer en contact avec soi-même, d’échapper au bruit du monde moderne et de se recentrer sur l’essentiel. Pour lui, courir n’est pas une activité compétitive dans son essence : c’est un voyage intérieur. Il affirme souvent que « courir, c’est vivre », une expression qui résume son approche spirituelle et minimaliste de la vie.
Un athlète minimaliste
Marco Olmo se distingue également par son approche minimaliste du sport. Contrairement à de nombreux coureurs modernes qui s’appuient sur des gadgets, des équipements coûteux et des stratégies scientifiques, Olmo privilégie une simplicité quasi ascétique. Ses entraînements se déroulent souvent en solitaire, dans les montagnes près de chez lui, sans artifice ni excès technologique.
Cette simplicité est le reflet d’une philosophie de vie plus large. Olmo considère que l’abondance matérielle et la recherche effrénée de performance sont des distractions qui éloignent les individus de leur essence. Pour lui, l’endurance et la résilience ne dépendent pas de l’équipement, mais de la force intérieure.

L’âge comme un atout, pas une limite
L’une des philosophies fondamentales de Marco Olmo est que l’âge n’est pas un obstacle, mais une opportunité de se réinventer. Ayant remporté l’UTMB en 2006 et 2007 à presque 60 ans, il a prouvé que la performance ne dépend pas uniquement de la jeunesse, mais aussi de la sagesse, de la patience et de la gestion intelligente de ses ressources.
« À mon âge, je cours pour survivre », a-t-il déclaré un jour, mettant en lumière une autre facette de sa pensée : la course est une manière de repousser l’inévitable, de défier les limites imposées par la condition humaine. Cette perspective, loin d’être pessimiste, reflète une acceptation stoïque de la vie, où chaque défi devient une opportunité de grandir.
Une relation intime avec la nature
Pour Marco Olmo, la course est aussi une communion avec la nature. Les montagnes, les déserts et les sentiers escarpés ne sont pas seulement des terrains d’entraînement ; ils sont des partenaires dans son voyage spirituel. Olmo croit fermement que la nature offre une leçon d’humilité et de persévérance.
Dans ses courses, il refuse souvent de s’isoler avec de la musique ou des distractions. Il préfère écouter les sons de la nature, ressentir le vent sur son visage et observer les paysages qui l’entourent. Cette immersion totale reflète une profonde gratitude envers le monde naturel, qu’il considère comme une source d’énergie et d’équilibre.
Il y a toujours une raison de continuer à courir

Le dépassement de soi comme philosophie
Le cœur de la philosophie de Marco Olmo réside dans l’idée du dépassement de soi. Pour lui, courir de longues distances, souvent dans des conditions extrêmes, n’est pas une question de gagner contre les autres, mais de vaincre ses propres doutes et ses limites.
Cette vision va à l’encontre de la culture de la performance, où le succès est souvent mesuré en termes de médailles et de records. Pour Olmo, le véritable triomphe réside dans la capacité à continuer, même lorsque le corps et l’esprit sont poussés à leurs limites. « Il y a toujours une raison de continuer à courir », dit-il souvent, une phrase qui incarne son esprit indomptable.
L’héritage d’un philosophe coureur
Marco Olmo n’est pas seulement une inspiration pour les athlètes, mais aussi pour tous ceux qui cherchent à vivre de manière plus authentique. Sa vie, marquée par des défis personnels, des victoires improbables et une quête constante de sens, est une leçon de résilience et de simplicité.
À travers ses livres, ses conférences et ses apparitions, il transmet un message puissant : le bonheur ne se trouve pas dans les possessions ou la reconnaissance, mais dans la capacité à se connecter avec soi-même, les autres et la nature.
En fin de compte, Marco Olmo nous enseigne que courir, c’est bien plus qu’un sport : c’est un art de vivre. Une manière de célébrer chaque instant, de repousser les frontières de ce qui est possible et de trouver, dans l’effort, une paix intérieure durable.







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