La Petite trotte à Léon (PTL) est bien plus qu’une simple course de trail ; c’est une aventure unique. Combinant endurance, technique de montagne et orientation, elle représente un défi à part entière, exigeant des compétences spécifiques et un engagement total. Comme d’autres courses aussi longues et techniques, il faut plutôt voir dans la PTL une autre discipline, encore différente de l’ultratrail en son format 100 miles.

Jules-Henri Gabioud, cinq fois finisseurs de la PTL avec son frère Candide, dont trois fois en première position, témoignait « C’est plus du trail running, moi j’appelle ça de l’endurance trail. C’est évidemment beaucoup plus long mais aussi beaucoup plus de techniques de montagne et d’orientation. Je dirais que sur la PTL c’est plus de défis qu’un TOR. »
Une course hors normes
On est véritablement dans la montagne.
Jules-Henri Gabioud
La PTL se distingue par son approche : engagement physique et mental, esprit d’équipe et d’aventure et valeurs montagnardes. Un beau triptyque qui nous emmène pour une balade de 300km et 25.000m de dénivelé. Le parcours change chaque année mais se distingue toujours par sa technicité et son caractère quasi-exploratoire. « On ne suit pas nécessairement des chemins tracés et encore moins des balisés. On suit l’approche des voies de grimpe, des chemins de chasseurs, des traces oubliées » nous raconte Jules-Henri Gabioud. « Il y a des secteurs difficiles demandant un réel engagement« . Sans devoir s’encorder, les coureurs de la PTL doivent tout de même justifier lors de l’envoi de leur dossier d’inscription de compétences en montagne. Ce genre de technicité et d’engagement ne se retrouvent que très rarement en course à pied, « sur le TOR 450 il y a certains secteurs difficiles à parcourir, mais à la PTL, ces secteurs là sont le cœur de la course. On est véritablement dans la montagne« Jules-Henri poursuit « à la Pierra Menta d’été on retrouve un peu ça, mais sur un format court ».

Un esprit d’aventure et de partage
Jules-Henri Gabioud nous le précise d’emblée : « je vais souvent dire « on » car je parle aussi un peu au nom de mon frère avec qui je partage ces aventures. » Il faut dire que cette équipe fraternelle commence à en avoir fait du chemin. Les cinq PTL sont par exemple signées de la fratrie dont ces trois belles premières places. « On se connait très bien, la complicité entre les membres de l’équipe est essentielle. On se partage l’orientation, ouvrir la route. Celui de devant il ouvre la voie et l’autre regarde le GPS. Celui devant c’est celui qui va le mieux. On alterne beaucoup » raconte Jules-Henri.

Le combat est contre toi-même.
Jules-Henri Gabioud
Ce partage ajoute d’autant plus à l’esprit d’aventure. Pour Jules-Henri Gabioud « On part vraiment à l’aventure quand on prend le départ d’une telle course. Dans les longues aventures, c’est de la pure gestion, on se détache de tout le reste » explique-t-il.

Le paysage, un compagnon d’aventure
La PTL n’est pas seulement une épreuve physique et mentale ; c’est aussi une immersion totale dans la nature. « On profite toujours du paysage, on fait partie de la nature, le paysage fait partie de la journée. Ça t’aide à avancer » dit Jules-Henri précisant « C’est vrai qu’au début on avance un peu plus vite, mais plus tu avances plus tu vas profiter de la nature qui t’entoure. C’est aussi super important car l’environnement va te donner une idée de la météo, du terrain, etc. ». Les couchers et levers de soleil, les rencontres avec des bouquetins, etc. sont autant de moments magiques qui marquent les esprits. C’est une immersion tellement importante que les arrivées à Chamonix sont toujours particulières. « On prend un choc ! L’ambiance, le retour à la ville, c’est quelque chose quand même ! On a passé 100 heures à voir peu de monde et tout d’un coup on arrive dans une ville en effervescence. »
Un palmarès impressionnant
Avec cinq participations et trois premières places à la PTL, Jules-Henri et Candide Gabioud ont su imprimer leur marque sur la PTL. Cette année, ils ont bouclé les quelques 300km en moins de 100 heures. Comme eux, 120 équipes de deux ou trois se sont lancés le défi d’affronter la PTL, seules 57 équipes ont terminé cette sacrée trotte à Léon 2024.







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