L’UT4M Challenge, pour Ultra tour des 4 massifs, fait partie de ces courses qui vous emmènent dans une sacrée aventure. Cette épreuve de trail qui fait partie d’un véritable festival suit le parcours de l’ultratrail classique mais divise en quatre étapes son chemin autour de Grenoble. Quatre étapes pour quatre massifs, environ 180km pour 11.000m de d+ ; le décor est planté pour les amateurs et amatrices de défis sportifs et de beauté naturelle.

Une épreuve de haute volée

Partir pour un 180 n’est jamais anodin, et le format sur quatre jours n’est pas non plus une partie de plaisir; il suffit d’aller voir les résultats des études menées chaque année par l’université de Grenoble. L’UT4M Challenge se distingue ainsi par son parcours exigeant qui traverse quatre massifs emblématiques des Alpes : le Vercors, Taillefer, Belledonne et la Chartreuse et par ce jeu d’efforts sur distance moyenne et de récupération chaque soir. Chaque jour le parcours offre une expérience unique, avec des paysages à couper le souffle et des défis techniques qui mettent à l’épreuve l’endurance et la résilience des coureurs.

En 2024

Du côté Vercors pour les connaisseurs, les athlètes avaient notamment rendez-vous avec le Pic Saint-Michel. Un beau parcours, assez roulant pour ce premier jour. La chaleur était déjà au rendez-vous et avec ses beaux 40km et 2800m D+, l’UT4M était bel et bien lancé !

Photo : C. Molinier

Taillefer pour sa part comptait plus de kilomètres avec ses beaux 50k à avaler mais aussi plus de dénivelé positif que négatif (3400 D+ / 3100 D-). Une nouvelle journée intense et plus longue cette fois avec une météo légèrement plus clémente.

Le troisième jour, quand les jambes sont lourdes, c’est le jour pour s’attaquer au fameux massif de Belledonne. Avant la course et même durant les deux premières étapes, tous et toutes précisent que c’est Belledonne qui est le plus dur. Le massif le plus technique, Le jour le plus fatiguant. 45km pour 2400m de D+ et un peu plus de D- mais surtout de longues portions techniques, de la roche qui empêche de courir, et qui casse le rythme. C’est ce samedi que la chaleur a joué les troubles faits. 37° dans la vallée, cette vallée qui, durant les sept derniers kilomètres accueille les coureurs et coureuses. Des derniers kilomètres dans la fournaise pour terminer une étape, des derniers kilomètres interminables. “Belledonne c’est l’étape que je retiens, la plus belle des quatre, nous raconte Pierre-Arnaud Bourguenolle. C’est le jour le plus dur car c’est le troisième matin où il faut se lever et enchaîner. J’avoue que je l’ai appréciée aussi car c’était la plus dure mais j’avais les jambes pour la faire, j’avais de quoi accélérer, c’était vraiment agréable.”

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. A peine arrivés au camp de base de Saint-Nazaire-les-Eymes, les organisateurs annoncent officiellement que l’étape de la Chartreuse sera réduite à cause de la météo incertaine, pluie et orage sont au rendez-vous. Ce ne sera pas la quarantaine kilomètre prévue qui attend les coureuses et coureurs mais un gros 25Km. La pluie est en effet là et les descentes en deviennent techniques. Une étape raccourcie au goût “d’encore” et les derniers kilomètres transversant Grenoble nous conduisent jusqu’à la clôture de cette folle expédition.

L’enjeu de la récupération quotidienne

Un des points qui compte dans ce format c’est évidemment l’enchaînement des quatre jours des courses. Pierre-Arnaud Bourguenolle, deuxième de l’épreuve, nous raconte sa routine récupération.

“J’avais mis en place un protocole nutrition autant pour la course qu’après ; je savais exactement quoi manger à l’arrivée et dans les heures qui suivent jusqu’au dîner pour refaire les stocks. Ensuite j’ai eu la chance d’être suivi par une amie masseuse sportive. Elle m’assistait pendant les courses, gérait mes ravitos et le soir j’avais le droit à des massages pour accélérer et améliorer ma récupération.

Je crois que c’était le sommeil le plus dur à gérer. Avec l’excitation des courses c’est pas facile de trouver le sommeil, en plus de ça il faisait assez chaud cette semaine-là donc je n’ai pas très bien dormi.”

Photo : Alexandre Phou

Et donc au-delà, l’enjeu chaque matin est simplement de repartir. Lorsqu’on voit qu’il y a eu plus de cents abandons, soit un quart des inscrit.e.s, sur le Challenge on comprend un peu l’enjeu derrière.

Une expérience humaine

L’UT4M Challenge est bien plus qu’une simple course. C’est une expérience humaine et naturelle qui permet aux coureurs de se reconnecter avec la nature et de découvrir des paysages époustouflants. Les sentiers traversent des forêts luxuriantes, des alpages fleuris et des sommets enneigés, offrant des panoramas spectaculaires sur les montagnes environnantes. Les participants ont également l’occasion de rencontrer des gens du monde entier, partageant des moments de convivialité et de solidarité. Durant la course, sur la ligne de départ ou d’arrivée, tout d’abord les regards se croisent mais très vite les conversations débutent puis à chaque fois qu’on se croise on prend des nouvelles, on échange sur nos sensations, sur ce qu’on vient d’avaler et sur ce qui reste à franchir. Comment oublier ces échanges et poignées de main amicales sur le dernier ravito, à 10km de l’arrivée alors qu’une aventure de quatre jours se termine. Une camaraderie n’existe pas que dans le ventre mou du peloton mais aussi dans le quatuor de tête comme nous le raconte Pierre Arnaud : “On a quasiment toujours été en visu tous les quatre, on se rattrapait en fonction des points forts de chacun. On avait au max deux-trois minutes d’écart donc on se voyait tout le temps ; tout ça faisait qu’il y avait une superbe ambiance, on s’est beaucoup tiré la bourre et donc on s’est régalés !

On se retrouvera à Chamonix pour l’UTMB, on s’est déjà dit qu’on recommencera la bagarre là-bas !

Photo : Alexandre Phou

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