Damien Humbert semble aussi à l’aise sur des longues distances que sur des kilomètres verticaux. Une belle polyvalence qui lui vaut de briller sur le circuit Skyrunner World Series mais également d’être sur la ligne de départ de la CCC avec des chances de podium.
Carnet de trail : Vous avez rejoint Inov8, une marque anglaise qui a une grosse culture du trail, ça a changé quoi dans votre préparation ? Qu’est-ce qui vous a fait changer de team ?
Damien Humbert : Le fait de rejoindre le Team Inov8 n’a en soit rien changé dans ma préparation mais depuis la fin de saison dernière je reçois l’aide de Jackson Brill, un jeune coureur et entraîneur originaire de Bend dans l’Oregon. La principale raison de changer de Team était honnêtement financière malgré une contre proposition du Team Odlo. Mais ce qui a penché dans la balance est le bon contact que j’ai eu dès le début avec Emmanuel Fedon qui gère le team et la distribution de Inov8 en France. L’autre facteur est que je m’entends très bien avec Kévin Vermeulen et j’ai d’ailleurs rencontré Manu lorsque je l’ai ravitaillé sur le Bélier 2022.
Le choix de quitter le Team Odlo (TSL) en 2022 n’était pas évident parce que nous avions commencé à lier des liens très forts entre nous mais je fais en sorte de créer la même dynamique au sein de Inov8 France.
Depuis quelques années le sport se professionnalise et je trouve irréelle la vision de performer au plus haut niveau international tout en travaillant à plein temps. Inov8 me donne la possibilité d’avoir seulement une activité saisonnière en hiver et me consacrer à l’entraînement et aux voyages induits par les compétitions pendant la saison estivale.
Carnet de trail : Sauf erreur de ma part c’est la première fois que vous vous engagez sur la CCC, pourquoi cette année et pourquoi cette course ?
Damien Humbert : Ce sera la 3e fois que j’aurai un dossard sur le CCC en réalité mais en 2016 je m’étais blessé à la cheville et j’ai donc assisté Quentin Stephan sur son UTMB avec le CESNI Team Trail. La chose s’est reproduite lors de notre repérage l’an passé avec Benjamin Roubiol où je suis ressorti avec une inflammation du gros orteil m’empêchant même de marcher plusieurs jours.
Mais j’ai le sentiment que cette fois c’est la bonne. Je suis prêt mentalement et en confiance avec ma qualification à la Transvulcania parmi quelques-uns des meilleurs mondiaux.
Le format de 100km est pour moi une bonne approche des formats Ultras et également une distance qui mêle entraînement de vitesse et résistance, ce qui me plaît plus que de me lancer directement sur un Ultra Trail.

Carnet de trail : Vous avez un index UTMB de 905, ce qui fait de vous un des meilleurs index parmi les inscrits, c’est quoi l’objectif ?
Damien Humbert : Mon indice UTMB ne voudra pas dire grand-chose sur la ligne de départ hormis d’être dans le sas « élite ». Étant donnée la densité de coureurs annoncés je vais me concentrer sur un objectif de temps, comme je l’ai fait sur le Transvulcania, et la place en découlera. Le but étant de ne pas courir contre les autres pendant la majeure partie de la course et pourquoi pas commencer à vider les batteries à partir de Trient.
Carnet de trail : Ça va être quoi le programme pour les deux prochains mois ?
Damien Humbert : Durant le mois de juillet, je vais courir la Skyrace du Mercantour et Schlegeiss en Autriche afin de marquer des points sur le circuit Skyrunner World Séries avec un volume d’entraînement allégé.
Après avoir récupéré de la course en Autriche, je vais amorcer un bloc spécifique de 2 semaines et demi pour la CCC avec un volume plus important.
Il ne devrait pas y avoir d’autres courses durant ce bloc hormis peut-être un KV « plaisir ».
Carnet de trail : L’UTMB fête ses 20 ans cette année, c’est quoi votre plus beau souvenir de cette course ?
Damien Humbert : Pour moi l’UTMB est une inspiration depuis quelques années, étant assez proche de la maison et également un mythe de l’Ultra Trail.
Les performances de Xavier Thevenard m’ont énormément inspiré sur l’événement, ayant eu un parcours de vie similaire hormis le passage en haut niveau en biathlon.
Je trouve également beaucoup d’inspiration dans les paysages autour du Mont Blanc qui ne donnent qu’une envie, arpenter tous les chemins et sommets environnants.
J’ai également été énormément inspiré de la performance de Peter Engdahl en 2022 sur la CCC, passant sous les 10h et déjouant tous les pronostics. Nulle doute que la pratique de ski de fond ou randonnée l’hiver apporte une résistance nécessaire à ce genre d’effort.

Carnet de trail : Vous basculez d’un format à un autre, une fois vous êtes sur un KV, puis sur des skyraces ou encore sur des ultra, c’est quoi le secret de votre polyvalence ?
Damien Humbert : Au sujet de la polyvalence, depuis mes toutes premières courses je me complais dans des efforts longs et c’est dans des courses types 80km que je performais le plus. J’étais un peu embêté de subir sur les formats plus courts et j’ai décidé en 2015 de faire des kilomètres verticaux et de m’améliorer dans ce domaine. Depuis, je préfère l’entraînement pour les efforts de type course en montagne et Skyrace, et j’ai fini par avoir un peu de réussite.
Mais en course, je préfère le confort de la longue distance et c’est donc pour cela que je maintiens les deux dans mon calendrier.
Les distances plus courtes permettent également de mettre plus souvent un dossard et d’engranger des objectifs intermédiaires, ainsi que de la confiance pour les objectifs majeurs, plus long cette année.






Laisser un commentaire