L’ultratrail c’est selon l’ITRA un nombre de kilomètres efforts : 115 soit une victoire entre 8 et 12h pour les plus courts et les plus rapides mais des barrières horaires bien plus larges pour celles et ceux qui clôtureront la course. Si certaines personnes parlent d’ultratrail lorsqu’une certaine distance est dépassée, souvent autour de 80km, ce qui définit l’ultratrail va bien au-delà de la distance ; le parcours, le dénivelé et surtout la durée sont des déterminants clefs pour parler d’ultra. Courir une longue distance équivaut souvent à partir à l’aventure, on sait quand on part mais jamais quand et si on arrivera à rejoindre l’arrivée.
Parfois certaines personnes comparent l’ultratrail à de la randonnée, à la rigueur à une randonnée rapide, mais cela n’a rien à voir. A la ligne de départ on sait tou.te.s pourquoi on est là et on sait ce qui nous attend ; des heures de courses, de l’inconfort qui se transforme rapidement en douleur et pourtant on espère être prêt.e.s pour ce nouveau défi que l’on s’impose. Loin d’une randonnée rapide l’idée au départ d’un ultratrail est de faire quelque chose de grand, je ne parle pas de podium mais de cet objectif de se dépasser une nouvelle fois. Les kilomètres passent et le petit inconfort présent depuis quelque temps se transforme finalement en douleur c’est alors que tout prend sens. On essaie de ne pas craquer, le plus longtemps possible. L’idée en ultratrail c’est de repousser la douleur le plus longtemps possible, puis de vivre avec elle jusqu’au bout. C’est ici que se cache l’essence de l’utratrail, gérer son mental, dans les bons et les mauvais moments. Partir pour un ultra c’est être prêt.e.s à partir pour un véritable ascenseur émotionnel, des montagnes russes ininterrompues pendant plusieurs heures.
L’euphorie du départ, l’émerveillement des paysages, le partage avec les autres coureurs, les bénévoles et le public… Autant d’instants qui font vibrer et prendre du plaisir à avancer. Mais ces bons moments viendront sans aucun doute se fracasser sur les murs des différents passages à vide, lorsque le corps veut jeter l’éponge, lessivé par les heures de courses, les conditions, la fatigue. Mais dans les montagnes russes lorsque vous êtes au plus bas, il y a toujours moyen de remonter et le retour à l’euphorie avec le point culminant de l’arrivée fait tout oublier et déjà naître l’envie de recommencer.
L’ultratrail représente un concentré de l’idée que je me fais de l’esprit trail et lorsqu’on écoute Camille Bruyas, Baptiste Chassagne & Philipp Ausserhofer dans le film de Simon Dugué Roller Coaster : une vision d’ultra trail je pense que je ne suis pas le seul.






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