Entretien avec Adharanand Finn.

Il suffit d’aller voir les articles que Adharanand Finn a publié lorsqu’il était journaliste pour The Guardian pour comprendre la passion de cet homme. L’auteur des Ultraterrestres mais également de Courir avec les Kenyans s’est lancé, un peu par hasard dans l’ultratrail et sa plume nous ayant fait rêver nous lui avons posé quelques questions.

Carnet de Trail : Dans votre livre, Les Ultraterrestres (The Rise of Ultra Runners selon le titre original), vous racontez comment vous vous êtes entraîné pour votre premier UTMB. Avec votre expérience d’aujourd’hui, quel conseil voudriez-vous transmettre aux ultratraileurs en herbe ?

Adharanand Finn : Je pense que si vous voulez courir des ultras en montagne, la clef est d’apprendre à descendre efficacement. Une fois que vous maitrisez la technique vous allez économiser votre en énergie. En fait, il certainement plus fatiguant de descendre doucement notamment si vous utilisez vos jambes comme freins ! Il y a beaucoup de conseils pour être un bon descendeur mais globalement allez vite, faites de petits pas, ne regardez pas vos pieds, regardez à un ou deux mètres devant. Après bien sûr la clef sera l’entraînement.

Carnet de Trail : Vous avez écrit plusieurs livres sur la course à pied et le trail, et pour cela vous avez rencontré et interviewé de vraies stars de ces disciplines, une anecdote particulière à nous raconter ?

Adharanand Finn : J’ai adoré ma rencontre avec Zach Miller dans le Colorado aux États-Unis. Quand il m’a dit où il habitait, il m’a dit que je devais garer ma voiture dans la ville la plus proche puis marcher 10 km en montée pour le retrouver.

WOW. Il vit dans un endroit reculé, à 10 km de la route la plus proche !

Et puis, dans la nuit il y a eu une tempête de neige. Le lendemain Zach m’a emmené courir avec des chaussures spéciales neiges. Il m’a clairement montré, à ce moment-là, à quel point ces ultratraileurs sont extrêmes.

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Dans son livre Les Ultraterrestres, Adharanand raconte la rencontre avec Zach Miller et lui pose la fameuse question : pourquoi courir ? «  Courir, c’est presque voler, dit-il. Ce n’est pas moi qui l’ai dit, mais ça me plaît. J’adore cette sensation. […]

Il y a beaucoup à dire sur le fait de se donner à fond, explique Zach. Je pense que le faire dans le sport est vraiment cool, parce que ça peut inspirer d’autres personnes, les pousser à courir, à sortir. C’est quelque chose d’humain, qui rapproche les gens. C’est donner le meilleur de soi-même. »

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Carnet de Trail : Dans Les Ultraterrestres vous racontez souvent ce passage particulier de la pain cave, ce moment bien connu des traileurs et traileuses. Pour vous, ça représente quoi la pain cave et comment vous vous en sortez ?

Adharanand Finn : La pain cave c’est ce moment où vous voulez abandonner. Quand votre corps est si fatigué que vous vous en fichez de la course, à ce point-là tout ce qui vous importe c’est d’arrêter tout. Pour passer outre ce n’est vraiment pas facile. Une des façons c’est d’avoir une sacrée bonne raison de continuer, il faut que vous sachiez dès le début de votre course pourquoi vous voulez la finir. Quand vous serez en souffrance il faudra que vous puissiez vous rappeler de cette raison et méfiez-vous c’est facile de l’avoir oubliée.

Parfois courir avec quelqu’un peut aider pour traverser la pain cave. J’ai été sauvé à l’UTMB par mes amis qui m’ont dit qu’ils allaient courir avec moi. C’est plus facile de tenir qu’en solitaire.

Une autre possibilité de passer cette étape c’est de ne pas penser à la course et au chemin qui reste mais simplement de se concentrer sur la prochaine section. Pensez au prochain ravitaillement, au prochain endroit où vous allez croiser votre famille. Dans ce cas-là, la plupart du temps, vous allez vous sentir un peu mieux. C’est souvent dur de penser à la distance qui reste à parcourir, au fait que c’est la partie la plus dure de la course qui s’annonce. Donc ça peut vous aider de découper votre course en petite section dans votre esprit.

Une réponse à « Les Ultraterrestres »

  1. […] donc dans une lignée d’autres organisations. Interrogé par carnetdetrail.fr, Adharanand Finn nous répondait : « Je pense qu’il y a trop de « séries […]

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